Le syndrome de l'imposteur

Nous connaissons tous quelqu’un autour de nous qui fait des choses merveilleuses, qui a énormément de talent, de compétences, mais qui n’en a pas conscience, tout simplement car « c’est normal de réussir dans mon domaine professionnel » ou « la tâche qu’on m’a demandée de réaliser était particulièrement simple, ça aurait été une honte de ne pas la réussir » ou encore « c’était un coup de chance, toutes les conditions étaient là pour que je réussisse ».

Autrement dit, nous connaissons tous une personne dans notre entourage, dans notre entreprise, qui ne se sent pas à la hauteur, qui ne se sent pas légitime, ni capable de réaliser une mission qu’on lui confie. Ces personnes ont tendance à penser qu’on les surestime et qu’on ne devrait pas leur faire confiance, car elles risqueraient de nous décevoir un jour.

syndrome de l'imposteur

En 1978, deux psychologues américaines Pauline Rose Clance et Suzanne A. Imes ont qualifié cet état psychologique de doute permanent comme « Le syndrome de l’imposteur ». « Ce syndrome exprime un sentiment désagréable de doute permanent qui consiste à ne pas se sentir légitime dans son état actuel et à avoir des difficultés à s’approprier ses propres succès » définit Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne. 
Après lui avoir donné un nom, Pauline Rose Clance nous affirme que 60 à 70% de la population mondiale en souffre ou en souffrirait au moins une fois dans sa vie.  Mais alors, ce fameux syndrome qui se répand aussi vite qu’une pandémie, qu’est-ce que c’est ? 

Le syndrome de l’imposteur repose sur ces 3 piliers : 

1) L’impression de tromper son entourage, de ne pas être à la hauteur, à la bonne place et de ne pas mériter sa situation actuelle.

2) La mauvaise attribution. « L’imposteur » va avoir tendance à externaliser ses succès et internaliser ses échecs. Lorsqu’il va réussir une tâche avec brio, il mettra cette réussite sur le compte du bon alignement des planètes, de la chance, du hasard, etc. Alors que lorsqu’il échouera, toute la culpabilité et tous les torts seront sur ses épaules. 

3) La peur d’être démasqué par les autres. « L’imposteur » à une peur bleue qu’on démasque ses compétences et ses capacités et qu’on se rende compte après coup, que celles-ci n’étaient pas à la hauteur de nos attentes.

Souvent ce syndrome sous-tend un besoin d’être reconnu ou d’être remarquable qui alimente soit une peur de l’échec soit une peur du succès. L’anxiété générée par ces peurs va développer deux types de comportement : la procrastination ou une attitude de superman ou superwoman. Quoiqu’il en soit, l’imposteur finit toujours par dénigrer ses compétences et minimiser ses réussites. 

Les stratégies et les conséquences de ce symptôme :

Tendance à éviter de se mettre à la tâche, volonté de reporter le plus possible jusqu’à être au pied du mur. Ainsi tout échec pourra être attribué au manque de travail et d’implication. Une éventuelle réussite serait un coup de chance !

Afin de compenser le manque de confiance en soi, tendance à travailler énormément et surpréparer les échéances pour se rassurer et garantir le succès. Ainsi la réussite sera attribuée à la quantité de travail et à la persévérance plus qu’aux capacités et au potentiel de la personne elle-même.

syndrome de l'imposteur

Quelque soit la stratégie adoptée, elle ne fait que renforcer le sentiment d’imposture et d’enfermer la personne dans son cercle vicieux. Vous l’aurez compris, le syndrome de l’imposteur touche nombre d’entre nous. Toutefois, il n’est pas une fatalité et nous pouvons nous en libérer.

Se libérer du syndrome d'imposture

1) Reconnaître le syndrome

2) Repérez vos pensées automatiques ou croyances négatives et transformez-les en pensées réalistes et plus objectives. Pour se faire, vous pouvez utiliser un petit carnet et noter ces pensées et quand elles apparaissent. Il est important de contextualiser.

3) Parlez-en à des personnes proches et de confiance.

4) Notez ce qui vous a permis de réussir de manière concrète et factuelle. Cela vous évitera d’attribuer la réussite à la chance ou au hasard.

5) Dites « JE » au lieu de « ON » . Réappropriez-vous vos réussites, elles ne sont pas toutes dues au fruit du hasard, ni aux autres, elles sont simplement le résultat de votre travail, de vos capacités et de vos compétences. 

S’il est courant chez les scientifiques, artistes, autodidactes ou fils ou fille de, on le retrouve beaucoup également chez les personnes à haut potentiel ou introverties.
Enfin juste pour le plaisir, sachez que de nombreuses célébrités, dirigeants ou entrepreneurs à succès ont déclaré un jour avoir l’impression d’avoir trompé le monde craignant que leur « supercherie  » soit révélée au grand jour. Parmi eux : Emma Watson, Charlotte Gainsbourg, Jodie Foster ou Albert Einstein ont ressenti un jour ce sentiment d’imposture.

Vous l’aurez compris, ce syndrome n’est pas lié à un manque de compétence, mais à un manque de confiance en soi ainsi qu’au fait de sous-estimer ses compétences réelles.

A contrario, il existe l’effet Dunning-Kruger qui donne le sentiment aux moins qualifiés d’être dotés de grandes qualités et compétences. Et là me vient subitement l’image de D. Trump 😉

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