Semaine de 4 jours, journée de 4h : le meilleur des nouveaux rythmes de travail
Ralentir ne signifie pas accomplir moins ; cela signifie éliminer les distractions contre-productives et l’impression que l’on est obligé de courir.
Réforme des retraites, quiet quitting, télé-travail, semaine de 4 jours adoptée en Belgique en septembre dernier, la question du temps de travail et de l’engagement est au cœur de tous les sujets. Les manières de travailler évoluent et il semble que les générations entrant sur le marché du travail ne soient plus prêtes à travailler comme leurs parents ou grands-parents.
Quelle place souhaitons-nous accorder au travail dans nos vies ?
Aussi, ai-je trouvé intéressant de me replonger dans le best-seller de Timothy Ferriss, “La semaine de 4 heures” à la lueur de ce contexte particulier.
Quel est le temps de travail qui nous convient ? D’un point de vue financier et d’équilibre de vie ?
Quand en 2023, les français plébiscitent plus de flexibilité avec le télétravail
Ce mois-ci, une étude Slack révèle que « les employés français veulent amplifier les pratiques du travail hybride – comme les échanges asynchrones – pour gagner en flexibilité, horaire et géographique. Quitte à démissionner s’ils ne l’obtiennent pas.«
Les résultats de l’étude, réalisée sur un échantillon de 1075 personnes représentatives de la population française, prouvent qu’il est “temps de faire évoluer la façon dont la plupart des entreprises gèrent l’organisation du travail à l’ère post-Covid”.
L’étude souligne concrètement trois points :
- les Français estiment qu’ils perdent près d’une journée de travail par semaine dans des réunions inutiles,
- un tiers aimerait travailler plus de manière asynchrone (pour gagner en flexibilité),
- et près d’un sur deux (46 %) envisagerait de changer d’emploi, justement à cause d’un manque de flexibilité.
D’ailleurs, les employés vivraient un retour à la normalité d’avant covid comme un retour en arrière et une régression. « En effet, il a été prouvé que le travail hybride offrait des gains de productivité concrets et que l’engagement des salariés était également positivement influencé lorsqu’un meilleur équilibre vie privée/vie professionnelle s’instaure ».
Êtes-vous prêts pour la semaine de 4 heures ?
J’ai relu pour vous “ La Semaine de 4 heures” : voici les 10 principes fondateurs à retenir du livre :
- Travailler moins n’est pas de la paresse
- Les gens ne veulent pas devenir riches – ils veulent le style de vie qui l’accompagne
- Appliquez la règle des 80/20 à votre vie
- Concentrez-vous sur vos forces plutôt que d’essayer de réparer vos faiblesses
- Débarrassez-vous des biens matériels qui vous sont inutiles
- Minimisez l’input afin de maximiser la productivité
- Prendre des risques est toujours mieux que la complaisance
- Ne sous-estimez pas la valeur du temps
- Quand il s’agit de choix, parfois moins est plus
- Défiez le statu quo
Pourquoi travailler moins nous rend-il plus heureux ?
Selon Tim Ferriss, travailler moins rend plus heureux à condition que nous sachions utiliser notre temps libre au profit d’activités enthousiasmantes, qui résonnent pour nous.
Travailler moins, permet une plus grande liberté : celle de choisir comment nous souhaitons utiliser notre temps.
Tim Ferriss cite l’exemple suivant :
Entre un banquier qui travaille 80 heures par semaine et gagne 500 000 € par an et une autre personne qui travaille 20 heures par semaine et qui gagne 40 000 € par an, lequel est le plus heureux selon vous ?
Le second ! Car le banquier est moins libre et moins puissant que le second qui a une liberté totale sur le “quoi”, le “quand”, le “où” et le “qui”, “quand” d’un style de vie qui lui permet de jouir de son argent et de son temps.
Quand le bonheur prend la forme de l’enthousiasme
L’un des autres éclairages apporté par “la semaine de 4 heures” est que le bonheur ne s’achète pas. En revanche, Timothy défend un point de vue pertinent : “L’enthousiasme est le synonyme le plus concret du bonheur et tel doit être l’objectif de votre quête. Lorsque les gens vous conseillent de suivre votre passion, c’est selon moi au même concept singulier d’enthousiasme qu’il renvoie. Ce qui nous ramène à notre point de départ. La question que vous devez vous poser n’est pas « qu’est-ce que je veux ? » ou « quels sont mes buts ? », mais « qu’est-ce qui m’enthousiasme ? » «
Ce qui peut se traduire par : ça ne sert à rien de réduire votre temps de travail si vous n’avez pas d’ activités en dehors de votre travail qui vous enthousiasment. Et de rappeler que l’humain a horreur du vide, nous sommes capables de multiplier les tâches sans intérêt, voire inutiles pour combler le temps. Et notre cerveau, nous fait croire que nous sommes très occupés et donc utile.
Pourquoi travailler beaucoup et efficacement sur la durée et de manière constante est une chimère ?
L’intérêt et l’énergie sont cycliques, il est donc impossible d’être au maximum tout le temps ni de ressentir une motivation permanente et à toute épreuve. D’où la nécessité d’alterner les périodes d’activité et de repos, car les capacités, l’intérêt et l’endurance mentale croissent et décroissent. C’est pourquoi Timothy Ferriss conseille de prévoir des mini-retraites tout au long de sa vie.
En conclusion, j’ai envie de vous dire que peu importe le temps que vous accordez à votre activité professionnelle, l’essentiel est que vous y trouviez du plaisir, du sens et de l’enthousiasme. A vous de déterminer l’équilibre (financier et qualité de vie) qui vous convient, de l’adapter et de le faire évoluer en fonction de vos besoins.
Je retiens de l’ouvrage de Tim Ferriss, les notions de liberté et d’enthousiasme qui me sont chères et que je vous souhaite pour cette nouvelle année 2023.
Bon voyage au cœur de vous et de vos envies !
5 astuces faciles à mettre en place pour réduire votre temps de travail
1. Mettez en silencieux les notifications de votre téléphone pour éviter les distractions, avancer efficacement et mieux exploiter votre temps.
2. Utilisez la méthode Pomodoro : elle vous aide à réaliser vos tâches dans un court laps de temps et à faire des pauses entre deux sessions de travail. Prenez un minuteur, une liste de tâches triées par priorité et mettez en veille les notifications. Commencez par régler le minuteur sur 25 minutes et essayez de consacrer exclusivement ce temps à une tâche donnée. Une fois le temps écoulé, faites une pause de 5 minutes. Profitez-en pour vous activer physiquement : faites des étirements ou aller chercher un en-cas. Répétez l’opération à 4 reprises : travaillez 25 minutes et faites une pause de 5 minutes. Après la quatrième session, prenez une pause plus longue de 20 à 30 minutes.
3. Appliquez la loi Pareto aussi appelée la règle du “80-20” : nous consacrons 20 % de notre temps à accomplir 80 % du travail. Concrètement, parvenir à traiter ces 80 % de tâches suffisamment vite nous laisse donc davantage de temps au cours de notre journée de travail pour nous occuper des 20 % restants qui nous prendront 80 % du temps. En d’autres termes, débarrassez-vous rapidement des petites tâches pour faire le plein de motivation en début de journée.
4. Élaborez une “not to-do list” : la “to do list” consigne les tâches à réaliser le jour même, le lendemain et dans la semaine et a tendance à s’allonger de jour à jour. Essayez de l’alléger en ne retenant pas plus de trois tâches primordiales par jour et en y intégrant des éléments de vie personnelle. Dimitri Carlet préconise même une autre méthode : établir une “not to-do list”. C’est-à dire de noter ce que vous ne ferez plus jamais ! “L’idée, précise-t-il, est de lister tout ce que vous vous engagez à ne plus effectuer au quotidien, parce que c’est inutile, secondaire ou susceptible d’être délégué.”
5. Supprimez les “mangeurs de temps”. Nos agendas sont noircis de tâches insignifiantes, pesantes ou dépourvues de la moindre valeur ajoutée. Pour les supprimer, la règle du 5-5 est facile à appliquer : si, dans cinq ans, cet événement ou individu n’a plus d’importance, n’y consacrez pas plus de cinq minutes, conseille la sophrologue Cindy Chapelle, autrice de Chasser les mangeurs de temps (Jouvence, 2022).
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