Je me suis reconvertie et je le regrette !
Dans la vie on ne regrette que ce qu'on n'a pas fait.
“Je me lance et au pire, si ça ne marche pas, je n’aurai pas de regrets.” Voilà une phrase que j’entends parfois de la bouche des personnes qui envisagent une reconversion professionnelle.
Lassées de leur job, elles rêvaient d’une vie meilleure. Bercés par les belles histoires de reconversions idéalisées, partagées en grande pompe sur Linkedin, elles, et ils, se sont lancés dans cette aventure. Et pourtant attention ! A se décider trop vite, il est possible de regretter son choix à plus ou moins long terme.
Une reconversion n’est pas toujours l’eldorado fantasmé. L’herbe n’est pas non plus toujours verte ailleurs… Une étude UKG, réalisée dans plusieurs pays montre que 62% des français qui ont changé de travail pendant la pandémie estiment qu’ils étaient davantage satisfaits dans leurs anciens travails.
Les raisons de cette déception ? Le travail lui-même, le niveau de rémunération, la politique interne de l’entreprise, les nouveaux collègues qui ne supplantent pas les anciens, le management…
Du rêve à la désillusion, je vous partage dans cet article toutes les raisons que j’ai recueillies à travers des histoires de reconversions jugées ratées par leurs protagonistes.
Pas assez expérimentés et trop vieilles/vieux
C’est l’histoire de Sylvie, Katia, Diane, Moussa qui, las d’un travail alimentaire entament un bilan de compétences qui confirment que leur voie professionnelle se situe ailleurs. Elles/Ils refont leur CV, postent sur les réseaux sociaux leurs nouvelles aspirations… jusqu’à ce que le couperet tombe de la bouche d’un recruteur “Vous avez travaillé un long moment dans votre ancien domaine et vous manquez d’expérience dans celui que vous visez. Et puis, vos études datent un peu. Vous n’êtes pas assez à jour, même pour un poste de junior”.
Résultat, ces personnes retournent à leur ancien job, par nécessité et regrettent d’avoir entamé cette reconversion.
En quête de sens, il passent leurs journées en tête à tête avec Excel
D’autres rêvaient de changer le monde à leur échelle, d’avoir un job à impact positif et d’utiliser les chiffres pour amener les entreprises vers un mode de fonctionnement plus vertueux. Et donc de se reconvertir? Elles/ils sautent le pas et là, c’est la douche froide : ils passent leur journée à décortiquer des fichiers excel pour traquer des écarts de profits et faire la police auprès des responsables de chaque service afin qu’ils justifient leurs dépenses.
Les yeux des reconvertis perdent des dioptries et leur confiance en eux fond comme neige au soleil. Ils finissent par démissionner et regretter cette reconversion professionnelle bien loin du job plein de sens.
Les dures réalités de la réalité
Pâtissière, artisan, boulangère… elles sont quelques unes, à la quarantaine, à être passées de “col blanc” à “col bleu” pensant trouver plus de sens dans la création culinaire ou artistique que dans le fait de produire des rapports que personne ou prou, ne consulte.
Sauf que se faire manager (et enguirlander) par des gamins de 19 ans lorsque vous en avez 40 et plus, ça a beaucoup de mal à passer ! Elles témoignent “on vous met dans un moule et vous n’avez pas votre mot à dire.”
Leur vie de famille s’en trouve aussi bouleversée : horaires à rallonge, port de charges lourdes, pénibilité des tâches manuelles et remarques parfois cassantes…
Sans oublier les économies personnelles solo ou du couple qui y passent. Malgré l’énergie et les ateliers à domicile, la mayonnaise ne prend pas. Et un soir, elles fondent en larmes “ce projet de reconversion n’est pas ce que je veux vraiment, c’est une erreur.”
Des revenus jugés insuffisants
Changer de métier en faveur d’une vie davantage génératrice de plaisir au travail et de sens, est une perspective extrêmement réjouissante ! Mais pour être pertinente, cette nouvelle activité nécessite de s’interroger, et de répondre, à la question du revenu souhaité. Parmi les ratés de la reconversion, le défaut de revenu est celui qui engendre le sentiment d’échec le plus cuisant.
D’après un sondage nouvelleviepro.fr, après une reconversion, 38% des répondants estiment leurs revenus insuffisants et 29% sont dans l’incertitude du lendemain. Intégrer la rémunération voulue dans le projet de reconversion est donc primordial !
Les vertus d’une reconversion “ratée”
Ces femmes sont unanimes : passée la première sensation d’échec, elles en ressortent toutes grandies et enrichies d’une expérience à valoriser. Elles se sont découvertes une capacité de rebond incroyable et même une motivation renforcée à l’idée de retenter une reconversion !
Et si finalement, une reconversion professionnelle ratée était peut-être une reconversion qui n’est pas terminée ?…
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